En tant que francophone en milieu minoritaire, il est facile de se sentir isolé. Des activités qui permettent aux jeunes de se rencontrer, de parler, de s’amuser, en français, sont une façon d’assurer que ces élèves créent un attachement positif à la langue et qu’ils continuent en français. Ceci n’est pas seulement important pour leur développement culturel, mais aussi pour assurer la survie du CSF.
Je sais qu’on remplace LGT avec un projet de Cycling BC, mais ça n’aura pas le même impact sur nos jeunes ni sur notre personnel. La communauté créée entre les participants de tous les âges, de toutes les régions du Canada valait de l’or ! Les leaders qui émergeaient, les jeunes qui découvraient leurs passions pour la mécanique de vélo, des élèves qui se sentaient bien dans leur peau. En tant que cycliste, mais aussi en tant que francophone. Les réussites vécues pour ceux qui s’étaient lancés dans ce projet suite à des blessures, qui n’avaient jamais fait du vélo de route avant, qui avaient de la difficulté à l’école, mais qui ont enfin trouvé leur place dans le peloton de LGT. Les élèves sortaient de cette expérience des différentes personnes. Et les accompagnateurs aussi.
Si je peux vous parler de LGT comme ceci, c’est que j’ai été participante. En 2014, j’étais accompagnatrice pour la première section de Victoria à Port Coquitlam. C’est une expérience marquante qui a eu un énorme impact sur moi et sur ma pratique d’enseignement. En tant que Franco-ontarienne, j’ai vécu les mêmes insécurités linguistiques que plusieurs les élèves du CSF. J’ai eu beaucoup de difficulté à trouver ma place dans le « monde francophone » et j’y travaille toujours. Si je suis maintenant enseignante, consultante et animatrice pour des formations en français, c’est que la graine de la francophonie a été plantée chez moi dès un jeune âgé à travers des expériences francophones enrichissantes et amusantes. Ce n’était plus simplement la langue de l’école, c’était ma langue. L’expérience en tant qu’accompagnatrice m’a aussi permis de sortir de ma zone de confort et d’apprendre à demander de l’aide quand j'en ai besoin.
La mission du CSF, tirer de leur site web, est ceci : « Inspirer une communauté d’apprenants par une éducation innovante, une culture francophone vivante et partagée ainsi que par l’acquisition d’habiletés essentielles de vie et d’avenir. » J’espère que le nouveau conseil d’administration prend le temps d’examiner pourquoi la majorité des activités qui promeut le développement de l’identité francophone des élèves du CSF a été éliminée. J’espère qu’ils poussent pour plus de transparence, et beaucoup plus de consultation auprès des membres du CSF a tous les niveaux (parents, élèves, enseignants) avant qu’on prenne des décisions qui ont un si grand impact sur notre communauté scolaire.
** Un élève a commencé une pétition pour avoir LGT pour les élèves de la 8e à la 10e année. Vous pouvez la signer ici : https://www.change.org/p/carlcenerelli-icloud-com-avoir-une-continuation-de-lgt-pour-les-élèves-de-la-8ème-à-la-10ème
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