« Une vraie francophone.» Qu’est-ce que ça veut dire?
Être francophone a Sudbury, ce n’est pas difficile. Mais c’est facile de faire le choix de vivre sa vie en anglais. Ça m’a pris jusqu’à l’âge de 24, après avoir refuser d’aller à un secondaire francophone mais aussi après avoir passer une année en France, pour comprendre à quel point c’était important pour moi. Quand je suis partie en Colombie-Britannique à 27 ans, j’ai fait le choix de travailler en français, d’habiter avec des francophones en collocation, de regarder des films et lire des livres francophones. C’est de là que venait le commentaire de mon ami.
Ma relation avec la langue a toujours été compliquée, et il y a eu plusieurs moments pendant ma vie où je me suis arrêtée pour réfléchir à ce que cela voulait dire, pour moi, d’être francophone. De me demander si j’étais vraiment francophone.
Cette année, j’ai pris une année sabbatique afin de travailler pour un centre de science. C'est vraiment un emploi de rêve! Mais, pour la première fois depuis plus de 12 ans, je me retrouve à travailler presque uniquement en anglais. Puis je ne sais pas comment je me sens par rapport à ceci. J’ai passé beaucoup de mon été à réfléchir sur mon choix.
À la fin de septembre, je présentais un atelier à l’ACELF à Moncton. À mon arrivée, la première personne que j’ai rencontrée, dans l’ascenseur, était Sarah Anne Lalonde. En tant que Franco-ontarienne, je la suivais sur Twitter et j’avais écouté à quelques épisodes de ces podcasts. Le prochain jour, suite à son atelier sur les podcasts et une discussion, j’ai décidé de remplir le formulaire pour demander à participer à un épisode. C’était une façon pour moi d’essayer quelque chose de nouveau, et de remettre un peu de français dans mon quotidien.
Au moment qu’on a décidé de faire un épisode, le thème était la programmation. Par contre, notre discussion a vite viré à ce que l’on vivait en commun en tant que Franco-ontariennes. Surtout, on a parlé de l’insécurité linguistique et de l'enseignement en francophonie minoritaire. Je vous mets le lien à l’épisode pour que vous puissiez l’écouter.
Depuis notre discussion, je continue à réfléchir à mon cheminement en tant que pédagogue, en tant que francophone, en tant que personne. Je me suis créé une liste des moments, des choix, des événements qui ont fait que je suis là ou je suis en ce moment - et il y a une énorme partie de cette liste qui est liée au fait que je suis francophone.
J’ai hâte de la partager avec vous bientôt! En attendant, voici le podcast.